Lot 73
Jean-Jacques Pradier, dit James PRADIER (1790-1852). Portrait de Juliette Récamier en vestale (1777-1849). Médaillon en...

Jean-Jacques Pradier, dit James PRADIER (1790-1852).
Portrait de Juliette Récamier en vestale (1777-1849).
Médaillon en plâtre teinté façon terre cuite.
Signé et daté PRADIER / 1846 sous la découpe du buste.
Titré en lettres cursives : Madame Récamier sur le côté gauche.
Diam : 24 cm (usures à a patine)

Œuvres en rapport :
- James Pradier , Juliette Récamier , plâtre teinté façon terre cuite, diamètre: 24 cm, signé et daté « J. PRADISR 1846 « , inscription en cursive dans le champs Madame Récamier, inscription à l’encre sur le carton fermant le revers : Donné par Mme Récamier à la Marquise de La Grange le 28 décembre 1846, Paris , collection particulière en 2010 ;
-James Pradier,  Madame Récamier, médaillon en marbre, 1846, Ancienne coll. Charles
Lenormant, non localisé en 2010 ;
- James Pradier, Juliette Récamier, plâtre, diamètre 24 cm, Paris, coll. part. en 2006 

Littérature en rapport :
Claude Lapaire, James Pradier et la sculpture française de la génération romantique, catalogue raisonné, Edition SIK-ISEA/5 continents, Milan, 2010, p.169 et n°303, p.362

Ce médaillon en plâtre patiné représentant Juliette Récamier fait partie des dix-sept portraits référencés pour cette typologie réalisés par l’artiste genevois James Pradier. Pour subvenir à ses besoins financiers, Pradier a exécuté tout au long de sa carrière de 1819 à 1852, plus de 150 portraits, majoritairement de personnalités connues. Le spécialiste de l’artiste Claude Lapaire indique dans son ouvrage James Pradier et la sculpture française de la génération romantique que 40 % de ses portraits étaient posthumes. Tel n’est pas le cas de la célèbre muse de Canova Juliette Récamier alors âgée de 72 ans. Ici l’artiste figure la
mondaine salonnière qui accueillait le tout Paris au début du XIXème siècle avec le voile d’une vestale et l’attitude qui évoquent son célèbre portrait sous les traits de Béatrice d’après le portrait réalisé par Canova en 1813 aujourd’hui conservé à Possagno (Antonio Canova, Portrait de Juliette Récamier, 1813, plâtre, H. 47 cm, Possagno, Gypsothèque, inv.N. 234). Ce portrait ayant été refusé par madame Récamier, Canova avait révisé sa version en la transformant en tête idéale de Béatrice. (Antonio Canova, Tête idéale, Juliette Récamier en Béatrice, marbre, H.60 cm, 1819-1822, Lyon, musée des Beaux-Arts, n°inv. A 2921).
Juliette Récamier fut elle-même l’instigatrice de la commande, comme l’indique une lettre adressée à son amie Louise Colet qui indique : « Il faudra que vous m’emmeniez un jour chez votre ami Pradier pour qu’il fasse de moi un médaillon, d’après le buste de Canova et les indications que je lui donnerai moi-même » (Cité dans l’ouvrage de Jean-Paul Clébert, Louise Colet ou la Muse, 1980, p.94). La réponse de l’artiste est également connue : « Madame Colet m’a dit ( ) quel était votre désir au sujet de ce médaillon. Je vais m’en occuper et serai charmé de faire quelque chose qui vous soit agréable, mais à cette condition qu’il n’y aura ni remerciements, ni récompense ».
Il s’agit à la fois d’un bel hommage envers cette femme du grand monde et à l’idéal de la Beauté diffusé par le chef de file du néoclassicisme, Antonio Canova. Le catalogue raisonné de 2010 de Claude Lapaire ne répertoriait qu’une version en marbre et deux versions en plâtre de ce modèle.

Expert: Cabinet Sculpture et collection, Madame Elodie Jeannest de Gyvès et Monsieur Alexandre Lacroix.

Estimation : 1 500 € à 2 000 €