Lot 45
Frédéric PEYSON (1807-1877) Carnet relié comprenant environ cinquante dessins à la mine de plomb sur...
Frédéric PEYSON (1807-1877)
Carnet relié comprenant environ cinquante dessins à la mine de plomb sur quarante-trois pages. Il figure des études de femmes, études de scènes de style troubadour, mendiants, petits métiers, scènes de balcons de théâtre, zouaves et scènes militaires (probablement du Risorgimento italien). La plupart monogrammés, certains titrés ou situés en bas de la page : "Amélie les bains" (2) ; "Pyrénées orientales" (2) ; "Un mendiant à Grasse (Var)"; "Un gamin de Paris" ;"Laitière de Nice - paysanne de Nice"; "Bouquetière de Nice" ; "Arrivée de Garibaldi en Sicile".
Dim. des feuilles : Haut. : 18,5 - Larg. : 13,5 cm (rares rousseurs, usures de la reliure et du dos du carnet)
Provenance : Laure Boyer, nièce du peintre, par descendance.
Frédéric Peyson naît en mars 1807 rue de la Vieille à Montpellier. Suite à un accident durant sa petite enfance, il perd l’ouïe et la parole. Ses parents l’envoient à l’Institution des sourds et muets de Paris, établissement fondé par Charles Michel, Abbé de l’ pée qui élabora une méthode pédagogique reposant sur la langue des signes.
Déjà disposé pour le dessin, il intègre l’École des Beaux-Arts et passe par les ateliers de Antoine-Jean Gros, Louis Hersent, Léon Cogniet et Jean-Auguste-Dominique Ingres. Si Peyson concourt au Prix de Rome dans la catégorie « Peinture historique », il expose au Salon des portraits, scènes de genre et des sujets « troubadours » qu’il signe parfois « Peyson, sourd-muet» (ou plus simplement « s-m »).
S’apparentant à un reportage graphique, notre carnet de dessin révèle son goût pour le sujet populaire. Il esquisse là où il passe, dans les Pyrénées Orientales (p. 4 à 7 du lot 53), des ouvriers de carrières (p.5), les belles Arlésiennes (p.2,31 et 33), à Nice la laitière et la petite bouquetière (p.16 à 18).
Dans une qualité d’exécution remarquable, Peyson dessine également des scènes militaires relatives à l’unification italienne. Il semble captivé par la figure de Giuseppe Garibaldi, le "Héros des deux Mondes" né à Nice la même année que lui (« L’arrivée de Garibaldi en Sicile » p. 28).
Frédéric Peyson garde sa résidence principale à Paris, très inspiré par le mouvement des Grands Boulevards (Gamin de Paris p.13, Balcon de théâtre p.36 et 37). Néanmoins, toute sa vie il reste lié à sa ville natale. Il y passe régulièrement pour retrouver sa sœur et ses nièces Boyer dont il est très proche (lots 46 et 47).
Son attachement à Montpellier se manifeste dans son testament puisqu’il lègue une partie de sa fortune à des établissements de bienfaisance, au musée et à l’École des Beaux-Arts de la ville. Le Musée Fabre conserve plusieurs de ses œuvres, toiles et dessins, certaines données par le peintre, d’autres par Marie Boyer.
Adjugé : 4 000 €