Émotion à Tahiti

Vendredi 02 Juin 2023

L’officier de la Marine Octave Morillot eut une révélation à la découverte de la Polynésie française. Autodidacte, il changea de carrière pour devenir le peintre des îles.


S’il ne croisa jamais Paul Gauguin, décédé en 1903 dans les îles Marquises, Octave Morillot a suivi son chemin et s’est inspiré de ses couleurs. Fils de député, il mène d’abord une carrière d’officier de la Marine, qui le voit en 1901 à bord de La Durance sur le Pacifique. Il y rencontre le médecin Victor Segalen, grand amateur d’art, qui le pousse, tout comme l’écrivain Claude Farrère, à se lancer dans la peinture. Il finit par démissionner en 1906 et s’installe dans la baie de Hurepiti à Tahaa, appartenant aux îles Sous-le-Vent : « Ile préférée entre toutes, île bénie où je suis seul, sans Européens gêneurs, entouré d’indigènes, en pleine forêt de la mer aux crêtes, seul avec mes livres, mes pinceaux, mes chiens, et une compagne aux longs cheveux ». Il peint les paysages et les habitants, inspiré par une force qui lui était jusque-là inconnue, porté par « la volonté tenace d’arriver à dire par le pinceau […] J’ai brisé ma carrière uniquement pour peindre mes îles. Mon but est précis et très limité ! Quand je suis en France ou ailleurs qu’à Tahaa, même à Tahiti, je n’ai jamais pu ni dessiner ni peindre. Mon cerveau reste inerte ! » Ses compositions parfaitement équilibrées présentent une juste harmonie de lignes et de couleurs, à l’image de cette toile de 1912, qui fut montrée en 1922 (n° B14) lors de la première exposition de l’artiste en France, à la galerie Barbazanges.

DIMANCHE 11 JUIN, MONTPELLIER-CASTELNAU-LE-LEZ.

Octave Morillot (1878-1931), Les Oranges, 1912, technique mixte sur papier marouflé sur toile, signée au cachet « OM », située à « Tiva » et datée « novembre 1912 », 90 x 49 cm.
Estimation : 6 000/8 000 €

Par Caroline Legrand