Lot 99
[AFFAIRE DREYFUS]. Exceptionnel ensemble d'environ 60 numéros de presse suivant l'affaire Dreyfus comprenant notamment le...

[AFFAIRE DREYFUS]. Exceptionnel ensemble d'environ 60 numéros de presse suivant...
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[AFFAIRE DREYFUS]. Exceptionnel ensemble d'environ 60 numéros de presse suivant l'affaire Dreyfus comprenant notamment:
- "J'accuse...!" Lettre au président de la République. L'aurore, jeudi 13 janvier 1898.
(numéro présenté encadré, petite tache et infime déchirure au centre du premier pli)
- "Le cinquième acte". L'aurore. Mardi 12 septembre 1899.
(taches et petite déchirure à une pliure)
- "Doux pays. La vérité". L'écho de Paris. Mardi 6 juin 1899. (partie de la une, découpée afin de conserver la caricature de Reinach et du Président du Conseil de Forain)
- Le temps. Ensemble des numéros du vendredi 2 septembre et du lundi 5 septembre 1898, du 20 août 1899 au 31 août 1899, du 2 septembre 1899 au 15 septembre 1899
- Le petit temps. Ensemble des suppléments du 11 et 12 janvier 1899 et du dimanche 10 septembre 1899 ainsi que des numéros du dimanche 20 et lundi 21 août, mercredi 23 au samedi 26 août 1899, mercredi 6 septembre, samedi 9 septembre et vendredi 4 et samedi 5 mars 1904 (numéro et supplément), supplément du dimanche 6 mars 1906 et supplément du vendredi 13 juillet 1906 (couvrant l'arrêt de la Cour de Cassation).
- Le Figaro. Ensemble des numéros du samedi 12 août 1899, lundi 14 août 1899, mercredi 16 et jeudi 17 août, jeudi 31 août et du samedi 2 septembre au lundi 4 septembre 1899.
- Supplément au Figaro. Ensemble des numéros du vendredi 18 et samedi 19 août 1899, vendredi 25 août, lundi 28 et mardi 29 août, vendredi 1er septembre, et du mardi 5 septembre au samedi 9 septembre 1899.
- Gazette de Lausanne du samedi 1er août 1903.
- Le siècle du 12 septembre 1899
- Ensemble de coupures de presse.

A la fin de l'année 1897, l'Affaire Dreyfus revient sur le devant de la scène médiatique. Accusé d'espionnage à tort et sans preuves car son écriture semblait correspondre à une lettre démontrant des fuites avérées vers l'Ambassade d'Allemagne à Paris, le capitaine d'état-major Alfred Dreyfus est dégradé et condamné au bagne à perpétuité le 5 janvier 1895. La famille du capitaine ne s'y résout pas et entreprend de prouver son innocence.
Georges Picquart, nouveau chef des services secrets français, parvient à identifier le véritable coupable au cours de l'été 1896, le commandant d'infanterie Ferdinand Walsin Esterhazy. Ses supérieurs refusent de rendre public cette information et limoge Picquart.
Ce dernier révèle l'information à Louis Leblois qui la transmet à Auguste Scheurer-Kestner, vice-président du Sénat.
En novembre 1896, le Matin publie la lettre à l'origine de l'affaire et la culpabilité d'Esterhazy semble établie mais il est soutenu par ses supérieurs malgré l'intervention publique de Scheurer-Kestner.
Esterhazy est acquitté en Conseil de Guerre sans possibilité d'appel lors d'une parodie de jugement ce qui ferme la voie à la réhabilitation de Dreyfus.

La presse suit l'affaire avec une attention jamais égalée auparavant. Forgeant l'opinion publique entre dreyfusards et antidreyfusards par des milliers d'articles, elle fait de l'affaire Dreyfus le premier évènement surmédiatisé de France. Les journalistes évoquent régulièrement les grandes affaires juridiques françaises et réclament l'intervention d'un "nouveau Voltaire", célébré pour son intervention dans l'affaire Calas.
Après les disparitions d'Hugo, de Balzac, Maupassant, Flaubert et Daudet, Zola s'impose comme la grande figure littéraire du XIXe siècle à pouvoir mettre sa plume au service de Dreyfus.

Son intervention a d'autant plus de poids qu'il s'est tenu relativement éloigné de la vie politique tout au long de sa carrière littéraire. Il dénonce les campagnes antisémites dès mai 1896 en publiant son article "Pour les juifs" (Figaro) mais ne s'engage vraiment dans l'affaire qu'à l'automne 1897 en publiant dans le Figaro l'article "M. Scheurer-Kestner", défendant le vice-président du Sénat et menant la lutte dreyfusarde par la célèbre formule "La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera". Il publie deux autres articles au retentissement limité dans le Figaro, "Le syndicat" le 1er décembre et "Procès-verbal" le 5 décembre.
C'est l'acquittement d'Esterhazy qui pousse Zola à réaliser un coup d'éclat médiatique en rédigeant "J'accuse". Publié dans l'Aurore (jeune journal de gauche fondé 3 mois auparavant par Ernest Vaughan, proudhonien, et avec Georges Clémenceau pour éditorialiste) le 13 janvier 1898 car ses prises de position l'avaient éloigné du Figaro, il y accuse nommément les responsables de la condamnation de Dreyfus, se plaçant sous le coup de la loi sur la presse du 29 juillet 1881 pour diffamation publique. L'article a un retentissement exceptionnel. Zola s'exile à Londres et l'Aurore écoule entre 200 000 et 300 000 exemplaires, décuplant son tirage habituel. L'opinion publique est frappé par cet engagement à corps perdu. Charles Péguy en témoigne: "Le choc fut si extraordinaire que Paris faillit se retourner".

Zola signe l'article le plus retentissant de l'Histoire de la presse française, l'un des plus importants du journalisme mondial et l'une des anaphores les plus impactantes de l'Histoire de la littérature.

Il relance l'affaire par son procès en diffamation publique aux Assises et les nombreuses pétitions en faveur de la révision du procès de Dreyfus. Plus de cent témoignages sont recueillis au cours du procès de Zola malgré l'interdiction du président de la Cour de parler de l'Affaire Dreyfus. Zola est condamné à la peine maximale encouru pour diffamation publique mais les manquements ayant mené à la condamnation de Dreyfus sont révélés.
En fuite, incapable de payer ses condamnations, ses biens sont saisis et vendus aux enchères et Zola devient la cible quasi exclusive des anti-dreyfusards.
Il ne revient en France qu'après l'arrêt de révision renvoyant Alfred Dreyfus devant le Conseil de Guerre le 3 juin 1899 et publie en réaction l'article "Justice" dans l'Aurore.
Cependant Dreyfus est condamné à nouveau, ce qui entrainera la publication de l'article "Le cinquième acte" dans l'Aurore le 12 septembre 1899 par Zola et Dreyfus, amnistié par la loi Waldeck-Rousseau en décembre 1900, ne sera réhabilité qu'en 1906 par la Cour de Cassation.

C'est à l'issue du procès Zola qu'a lieu la création de la Ligue des droits de l'Homme, officiellement fondé le 4 juin 1898, qui réunit les plus importants défenseurs de Dreyfus.

(plusieurs numéros découpés avec manques mais conservant toujours les articles relatifs à l'Affaire Dreyfus)

Expert: Monsieur Nicolas Asvisio.

Estimation : 3 000 € à 5 000 €