Un bracelet d’exception à la vente de la Maison Farran

Le samedi 23 novembre 2024, la Maison Farran présentera sa vente intitulée « Luxe, calme et volupté ». Elle comprend environ 300 pièces de bijoux, montres, numismatique, de pièces coutures et de maroquinerie, du XIXe siècle à nos jours. Parmi les lots présentés, un bracelet d’exception réalisé par Lucien Falize et Germain Bapst détient une histoire toute singulière...

C’est devenu un rendez-vous immanquable pour tous les collectionneurs à Montpellier et ailleurs. Chaque fin d’année, la Maison Farran présente sa vente « Luxe, calme et volupté », proposant aux enchères des montres d’exception, des bijoux ainsi que des pièces coutures des grandes maisons françaises. Les commissaires-priseurs Maître Jacques Farran et Maître Julie Le Brun présenteront notamment toute une section consacrée au luxe avec des pièces rares signées Hermès, ainsi qu’une quarantaine de lots de la Maison Chanel.

Parmi les lots présentés à la vente, le numéro 23 promet de créer l’effervescence dans la salle de l’Hôtel Le Métropole… Un bracelet articulé réversible en or jaune émaillé polychrome à douze maillons (et un maillon additionnel amovible) réalisé par Lucien Falize et Germain Bapst dans le style néo-Renaissance. Maître Julie Le Brun nous explique : « Les Arts Décoratifs français du XIXe siècle se caractérisent par la réinterprétation des styles du passé. Plus particulièrement, l’historicisme lié au Moyen- Âge et à la Renaissance est l’inspiration dominante des objets d’art sous le Second Empire et la IIIe République. Tant dans la technique que dans l’iconographie, le joaillier français Lucien Falize résume parfaitement et avec excellence le goût rétrospectif qui gagne les objets d’art ». Lucien Falize est comme son père, Alexis, spécialisé dans les techniques de l’émail hérité de l’art byzantin et médiéval. Daté de 1881, ce bracelet se situe au début de la collaboration entre Lucien Falize et Germain Bapst qui vient alors de reprendre la maison familiale. Les deux créateurs sont fournisseurs de la Cour et comptent des clients prestigieux comme les banquiers Pereire, la Princesse Laetitia Bonaparte, puis le tsar Nicolas II et son épouse Alexandra Fedorovna.

Pour réaliser cette pièce unique, il aura fallu à Lucien Falize et Germain Bapst des dizaines de cuissons au four pour obtenir la palette de couleurs incroyable présente sur ce bracelet. Le travail est remarquable, c’est un véritable tour de force technique. Preuve de la qualité de l’objet, il est dans un parfait état près de 150 ans après sa réalisation. Du côté de la symbolique, Maître Julie Le Brun poursuit : « Comme un hymne à l’amour, cette œuvre fait référence à la plus célèbre idylle de la Renaissance : celle de Diane de Poitiers et du roi de France Henri II. Malgré leurs dix-neuf années d’écart, la préceptrice du jeune Dauphin devient sa favorite. Grande amatrice de vénerie, assimilée à la déesse Diane chasseresse, elle prend ses attributs pour emblème : les flèches, la trompe et le croissant de lune. Tous présents sur le bijou, il porte même une interprétation de la devise « Sola vivit in illo » (elle ne vit qu’en lui) inscrite sur les murs de la chambre de la duchesse dans son Château d’Anet. Sur un fond qui n’est pas sans rappeler les rinceaux du graveur Étienne Delaune, nous retrouvons à deux reprises le chiffre ambigu du Roi : entourant le H, s’agit t-il d’un double D pour Diane ou d’un double C pour la Reine Catherine de Médicis ? ».



Parmi les autres pièces originales de la vente, nous pouvons citer une boîte en or jaune 18k qui peut servir de poudrier, de porte-cartes ou d’étui à cigarettes, signée Charles Holl pour Van Cleef and Arpels, ou encore une montre Vacheron Constantin avec un bracelet en or jaune 18k et un mouvement automatique de calibre 2450 Q6… Pour ne rien manquer de la vente « Luxe, calme et volupté », vous pouvez découvrir tous les lots sur le site Internet de la Maison Farran (farran-encheres.com) et venir à la vente le samedi 23 novembre à 14 heures à Hôtel Le Métropole, 3 rue du Clos René à Montpellier.

Par Thibault Loucheux

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